« Aride, fruit d’un travail acharné, la musique se Stéphane Payen gagne en souplesse et en naturel, d’année en année. Elle s’épaissit d’un travail d’écriture qui voit les conceptions rythmiques contaminer les aspects mélodiques et désormais orchestraux. Thôt accueille en effet des recrues de la galaxie Hask (..) et des musiciens belges aux préoccupations voisines (…), tous improvisateurs et exécutants exceptionnels. Avec cet « agrandissement », on gagne en profondeur de champ dans cet étourdissant exercice d’illusionnisme. Un fascinant kaléidoscope sonore » Le Monde la Musique (****)

 » Un chant collectif foisonnant de notes, construit sur la répétition (ostinato de basses, riffs), comme pour mieux asseoir la tension et évoquant, à bien des égards, un certain Steve Coleman – dont vous n’êtes peut-être pas sans savoir qu’il est un héros pour notre Stéphane Payen : en dépit ou grâce à cette « parenté » sonore (libre à chacun de choisir son camp), il y a bien de quoi se réjouir à l’écoute de cette version extended, pour les besoins d’une résidence à L’Estaminet de Magny-les-Hameaux, du quartette Thôt (au départ : Payen, Coronado, Dupont, Lavergne), l’un des multiples avatars du collectif Hask. Ou comment jouer du jazz aujourd’hui lorsqu’on a grandi au son de la m-base et d’Ornette Coleman, fréquenté les clubs les moins formatés de Paris et de sa proche banlieue (Les Instants Chavirés, l’Atmosphère), fait les quatre cents coups avec la bande à Delbecq après être passé par les rangs de la Berklee School : Payen est un altiste qui n’a pas son bec dans la poche, alliant fougue et virtuosité à un certain contrôle du timbre dans l’esprit de qui vous savez. Qui plus est, c’est un leader rigoureux (il en faut du cran pour gérer toutes ces personnalités) et un compositeur méticuleux : le premier titre et son riff de guitare minimaliste, que vient couvrir une imposante jungle de cuivres, sont assez saisissants. La suite participe de ce même alliage de sophistication harmonique et de liberté qui n’a, faut-il le rappeler, rien de « bordélique » ni de « complexe » pour peu qu’on s’y attarde. Écoutez, vous verrez. » Jérome Plasseraud – Jazz Magazine

« Les teintes restent obscures, les stridences ne sont pas interdites, une certaine forme de transe n’est jamais loin. D’un univers où l’itération est ainsi prise pour principe fondamental, on peut sortir dérouté, mais dans cette musique en rotation sur elle-même, l’inexorable défilement des cycles s’offre comme un fascinant objet de dépassement pour les solistes, poussés à sortir de leur orbite. La musique tend ainsi heureusement vers la lumière d’un épiphanie qui replace l’instrumentiste au centre du jeu … » Vincent Bessières – Jazzman (****)

« Adepte du steve-colemanisme comme peuvent l’être Aka Moon en Belgique ou Benoît Delbecq en France, le saxophoniste – alto, bi chûr- Stéphane Payen dirige un quartet de base, Thôt, ici Agrandi par l’apport de sept musiciens, parmi lesquels nos compatriotes Pierre Bernard, franc-tireur de la flûte, Michel Massot, tromboniste-tubiste, Pierre Van Dormael, guitariste, Laurent Blondiau, trompettiste et Antoine Prawerman, clarinettiste. Cette complicité transfrontalière qui porte de plus en plus de fruits s’exprime ici, comme il se doit, dans un travail collectif poussé, rigoureux, inventif et intériorisé, en quête de spatialité et d’extratemporalité. La polyrythmie fait cause commune avec le polyinstrumentisme dans une pluie d’étoiles filantes musicales. » (D.S.) La Libre Belgique

« Version extensive du quatuor Thôt fondé par le saxophoniste Stéphane Payen, Thôt Agrandi compte la bagatelle de 11 musiciens qui transcendent ce Work on Axis en une expérience de big band en marge du jazz contemporain et du rock progressif. Aux côtés des musiciens d’origine, le guitariste Gilles Coronado, le bassiste Hubert Dupont et le batteur Christophe Lavergne sont venus se greffer quelques collaborateurs en verve tels le trompettiste Laurent Blondiau, le flûtiste Pierre Bernard, le tubiste Michel Massot ou le saxophoniste Guillaume Orti…Outre la densité touffue et nerveuse que procure cet agrandissement familial subit, il faut constater que Thôt suit toujours les mêmes courbes, les mêmes exercices de poly-vitesses, de déstructurations/restructurations, de perturbation des perceptions sensitives de l’auditeur, comme le prouvent des morceaux comme Miniature 4. Impulsive et aventureuse, la musique de Thôt ne se donne pas de limites, traduisant dans de longues échappées musicales virevoltantes sa vision hybride et décalée de formes jazz venant muter aux contacts de ramifications rock bancales, de rythmiques à la précision mathématiques venant coulisser dans de fluides entrelacs mélodiques (Next 3). Au travers d’une collision permanente de l’écrit et de l’improvisé, une forme de radicalité vorace se propage, consommatrice des énergies et des sens, qui perpétue l’esprit du fameux Collectif du Hask, matrice opérationnelle de l’expérience Thôt. » Laurent Catala – Octopus

« Le groupe fondé en 1996 par Stéphane Payen a sorti son deuxième disque en septembre 2004 et s’est donc élargi, passant du quartet originel (Payen, Coronado, Dupont, Lavergne) à un tentet où figurent en particulier Guillaume Orti (sax alto, sax ténor en ut), Pierre Van Dormael (guitare) ou encore Michel Massot (tuba, trombone). Ce «Work on Axis» correspond à une création enregistrée à l’Estaminet en octobre 2002, et les deux ans nécessaires à sa sortie sur galette numérique en disent long, hélas, sur la diffusion de cette musique et de la musique du collectif Hask en général – créative, audacieuse mais encore bien loin de toucher le grand public. On sent assez vite les nettes influences d’Aka Moon et Steve Coleman, ou plutôt d’une fusion de quelques-unes de leurs spécificités, par exemple les rythmiques tortueuses ou cette impression d’une machine lancée, que l’on ne peut arrêter ou détourner de sa trajectoire. Quelque chose d’immuable et d’inéluctable. D’ailleurs, les neuf morceaux semblent très écrits – Thôt n’était-il pas le dieu égyptien de l’écriture et du calcul ? Les compositions (de Stéphane Payen) frôlent aussi les frontières des musiques contemporaine et répétitive qu’une section rythmique carrée, un peu froide mais énergique (« il y a de la double pédale ? ? ? ») peut rapprocher du King Crimson mi-seventies. Certes, aucun thème n’est facilement identifiable et l’oreille a du mal à isoler des moments singuliers. Néanmoins cette musique instaure un rapport au temps et à l’œuvre tout à fait original, évoquant un peu la sensation que procurent certaines pièces dodécaphoniques (« Moïse et Aron » de Schoenberg, pour rester dans des durées similaires) : la valeur des notes explose, l’absolu disparaît et on se retrouve porté par un flot musical complexe joignant futur et passé. Toute surprise semble absente de «Work on Axis» (ce point ne fera sans doute pas l’unanimité), mais peut-être est-elle diluée dans un temps déformé par le dieu Thôt et la courbure locale de l’univers… » Julien Lefèvre – Citizenjazz.com

« Il y a quatre ans sortait le premier album de la formation parisienne Thôt. Ce premier opus symbolisait une aventure humaine qui avait débuté en 1996 autour de quatre musiciens adeptes des polyrythmies, de voyages incessants entre écrit et improvisé, et de confrontations directes. Thôt c’est tout cela et même plus. C’est surtout la construction d’un répertoire ouvert où l’aspect de groupe l’emporte largement sur le jeu individuel ou la virtuosité technique. Car l’important est ailleurs. De l’osmose peut naître une musique affranchie qui s’impose comme novatrice et en perpétuel mouvement. Cela, Stéphane Payen, le fédérateur-animateur de Thôt, l’a bien compris. Work on Axis présente un autre aspect du jeu de Thôt, indépendant de la formation initiale qui poursuit ‘’par ailleurs sa propre évolution ‘’. Cet autre aspect résulte de l’ouverture à d’autres partenaires de jeu, d’où le nom de Thôt agrandi. Cette nouvelle structure, créée lors d’une résidence à l’Estaminet (Magny-les-Hameaux) en octobre 2002, présente la formation initiale ‘’augmentée’’ de quelque-uns des meilleurs musiciens de la scène belge (le flûtiste Pierre Bernard, le clarinettiste Antoine Prawerman, le trompettiste Laurent Blondiau, le tubiste Michel Massot et le guitariste Pierre Van Dormael) et d’amis de longue date (Guillaume Orti et Franck Vaillant). De cette formation large Stéphane Payen exploite la complémentarité et surtout la nouvelle palette sonore à sa disposition. Deux disques en huit ans cela peut paraître anecdotique mais l’écoute de Work on axis démontre qu’il n’est pas nécessaire de faire plus pour poser les jalons d’une musique riche et pleine de perspectives…(SéM) » Jazzosphère

« Partagé entre Paris et Bruxelles, Thôt Agrandi est une toute nouvelle ramification du groupe Thôt qui ne remet absolument pas en cause l’existence du quarter de Stéphane Payen (sax alto), Gilles Coronado (guitare), Hubert Dupont (basse) et Christophe Lavergne (batterie) … Accompagné dans cette nouvelle aventure par sept musiciens renommés, Thôt s’est offert une résidence à l’Estaminet de Magny-les-Hameaux en 2002 et en a tiré ces bandes. On reconnaît au sein de ce véritable orchestre la flûte de Pierre Bernard, la clarinette d’Antoine Prawerman, la trompette et le bugle de Laurent Blondiau, le tuba et le trombone de Michel Massot, les saxophones de Guillaume Orti, la guitare de Pierre Van Dormael et la batterie de Franck Vaillant. Libre cours est donné à l’imagination de Stéphane Payen pour cette pièce originale qui lui a été commandée par l’Etat … Ceux qui reprochent au jazz des aspects parfois trop élitistes vont sans doute réviser leur position tant la musique de Thôt Agrandi se veut aussi sensuelle qu’accessible … Seule la manière de nommer les pistes reste un peu obscure mais cela n’importe que très peu puisque  » Work on axis  » est avant tout intéressant pour son contenu et non pour son contenant. On aurait pu appeler tout aussi bien la formation Thôt Approfondi tant le travail fourni fait montre d’une approche méticuleuse de la composition et de l’interprétation. L’envie de jouer est palpable, le résultat est spontané et fait preuve d’un sens exacerbé de l’improvisation … Et pourtant, les pièces sont écrites ! Cela ne gâche en rien l’impression de liberté qui se dégage des guitares, la sensation de fraîcheur qui plane autour des ces percussions habiles et de cette basse parfois volubile … Les vents renforcent la texture aérienne de l’œuvre et peaufinent cette sensation de plénitude qui émane de l’album. Outre les neuf pistes audio dont est composé l’ouvrage, les adeptes du multimédia se régaleront des cinq scores au format PDF présents sur le CD. Un bon ouvrage pour tenter une approche différente du jazz … » Fred Delforge – Zicazic.com